Que sont-ils devenus ? Interview d’un ancien Imérien : Laurent Maubré

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  • Pourquoi avoir choisi IMERIR pour vos études supérieures ?  A l’époque je venais de terminer un DUT informatique et j’avais eu l’occasion de faire un stage dans une société qui était déjà à la pointe de la technologie de la reconnaissance d’image. On était aux balbutiements de l’intelligence artificielle et je voulais approfondir mes connaissances en Robotique.  Imerir offrait ces possibilités.
  • Quand avez-vous été diplômé ? 1987 – Promotion Von Neumann.
  • Comment se sont passées vos années en tant que Imériens ? L’école n’était pas ce qu’elle est aujourd’hui. Nous étions peu nombreux et avions peu de moyens. Nous avions quelques Apple 2 et nous nous en contentions. L’ambiance était très bonne. Nous étions une vingtaine d’étudiants par promo.
  • Durant vos études, l’alternance était-elle possible et si oui vous souvenez-vous de l’entreprise où vous avez réalisé cette alternance ? Non pas vraiment. Nous n’avions pas encore cette modalité, mais plutôt des stages durant les vacances.
  • Comment s’est déroulée l’année « après IMERIR » ? Je n’ai eu aucun problème pour trouver un emploi et j’ai intégré une petite société parisienne qui vendait des contrôleurs de robots japonais pour différentes industries. La promesse du DG était de m’ envoyer au Japon pour me former sur les différents robots utilisés dans l’ industrie automobile…et puis  8 mois après , toujours pas de Japon ..je suis parti au Brésil en 1988 , en vacances, avec mon CV dans le sac à dos et dans l’ avion en discutant avec la personne à côté de moi , j’ai compris qu’il y aurait des opportunités…En effet , j’ avais prononcé le mot « robotique » , et ce dernier m’avait dit , « ah moi aussi j’ ai des amis au Brésil qui travaillent avec des robots sous- marins »… Ces paroles n’étaient pas tombées dans l’oreille d’un sourd et je m’empressais de prendre les contacts.  1 mois après avoir fait le tour du Brésil, je revenais à Rio de Janeiro et rencontrais les responsables de la COMEX qui m’embauchaient sur le champ pour piloter les ROVs…( Remote Operating vehicles ) sur les plateformes pétrolières et les bateaux de plongée professionnelle de la COMEX qui travaillaient pour la compagnie Pétrolière nationale Brésilienne, Petrobras. La COMEX (Société Française basée à Marseille) était à la pointe de la technologie sous-marine.  Au début cela était très dur car je travaillais «  de nuit, de minuit à midi » mais seulement 15 jours par mois. Je filmais les opérations de plongée entre 200 et 300m de profondeur et étudiais les  comportements du robot, réalisais la maintenance ” onsite ” car après quelques plongées à 300m, le circuit hydraulique était plein d’huile et les servo valves inopérantes…au bout de 15 jours revenais sur la terre ferme pour débriefer…
  • Pouvez-vous me parler de votre évolution professionnelle ? Après 2 années au Brésil passées dans le monde de la robotique sous-marine, j’avais donc découvert le monde sous-marin et pétrolier. En 1990, le Brésil souffrait d’une inflation galopante de 90% par mois, plus de 1000 % an et les nouvelles élections se sont traduites par l’arrivée au pouvoir d’un nouveau gouvernement qui décida de « geler » les comptes des entreprises et limiter les placements et les investissements. Cela se traduisit pour moi par un retour en France à 26 ans. Et je reçus de nombreuses propositions de travail dont celle de Coflexip (Aujourd’hui Groupe Technip) – leader mondial des pipelines flexibles sous-marin à l’époque. Je découvrais une société qui me traçait un plan de carrière et devenais ainsi « Ingénieur Offshore » à bord de bateaux spécialisés pour la pose de pipelines dans le monde entier ou bine évidemment il fallait connaitre les robots sous-marins…6 mois de travail par an très durs et 6 mois de vacances. J’y resterais 10 ans…Ils me renverront au Brésil ou finalement je m’établirais et fonderais une famille. Dans les années 2000 je rejoindrais   le Groupe Total en Angola. En 2003 je retournerais sur les bancs de l ‘ école (MBA à L INSEAD – Fontainebleau/Singapour). Et en 2005 j’aurais de nouvelles propositions professionnelles chez Repsol au Brésil. Je retournerais sur les bancs de l ‘école en 2009 pour faire un MBA en Finance corporative (FGV Université Brésilienne) puis ensuite des investisseurs Privés m’offriront de reprendre des sociétés au Brésil toujours dans un environnement industriel/oil & gas / high tech et dans un contexte de rentabilisation des actifs…J’ai en tout travaillé dans 14 pays et le secret est donc de s’adapter. Comme disait un certain Darwin, c’est la capacité d’adaptation qui est une force …pas le fait d’être le plus brillant pour résoudre des algorithmes.
  • Où travaillez-vous aujourd’hui ?  Actuellement je viens de terminer une période de deux ans et demi dans le domaine des câbles internet sous-marin pour NOKIA-ALCATEL Submarine Networks et je me donne un peu de temps pour voir la suite. Il faut parfois prendre du temps pour soi et reprendre le contrôle des évènements. Faire le point. L’année 2020 est compliquée pour les affaires et ce sur tous les continents. J’ai également investi du temps et de l’argent en créant au Brésil sur le web une startup dont l’objectif est de révolutionner la vente des pneus en B to C (en quelques sorte le booking.com du pneu). Cela m’occupe pas mal.
  • Quelles sont vos missions ? Mes dernières missions ont été orientées vers la direction d’entreprise (PDG) et l’objectif principal était de rentabiliser les investissements des actionnaires. Beaucoup de management et de stratégie.
  • Quels conseils donneriez-vous aux étudiants de l’IMERIR ? Etudiez, investissez votre temps dans des projets, et faites ce dont vous avez vraiment envie, tenter le rêve, la startup, ne pas avoir peur de se planter …remettez-vous en question, vous êtes jeunes ! Ensuite si vous voulez sortir de la technique pure, pensez à un MBA par exemple, c’est un super complément pour accéder à des fonctions plus orientées gestion d’entreprise ou de direction ou tout simplement pour créer et gérer son entreprise. Chacun saura trouver son chemin. L’important c ‘est d’avoir des objectifs à court terme et long terme. L IMERIR d’aujourd’hui permettra à beaucoup d’entrer dans le monde digital et d’avoir accès à des fonctions et des postes qui n’existaient pas il y a 30 ans…à mon époque nous n’avions pas le web…le minitel était le seul outil !
  • Etes-vous toujours en contact avec d’autres anciens ? Oui , bien sûr . Suis en contact avec quelques anciens . Nous sommes connectés sur Linkedin

Nos formations d'informatique en alternance

L’IMERIR propose des programmes de formation en informatique du BAC+2 au BAC+5, décernés par le Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM). Ces formations sont conçues pour répondre aux besoins du marché du travail et couvrent une grande variété de spécialisations.